L’interrogatoire d’un soumis par une maîtresse 1

Catégories : Rencontres BDSM Homme soumis, Femdom Domination féminine
il y a 9 ans

Par Emilie

Tout avait commencé par un mail d’un soumis que je connaissais, il me faisait part d’une envie qu’il avait, c’est la routine. Il me disait qu’il aurait bien tenté un scénario « interrogatoire ».

Ma première réaction a été de penser que jouer une interrogatrice psychopathe n’allait pas vraiment être un rôle de composition. Avoir tous les pouvoirs sur un homme sans défense est parfaitement en accord avec mes envies. Les scénarios avec personnages sont particuliers, bon d’accord il y en a toujours, nous ne sommes pas vraiment l’esclave et la maitresse en temps normal. Je voulais parler de personnages laissant bien plus de place à l’interprétation et la mise en scène.

Dans le genre de la thérapie par le théâtre, travailler non pas sur notre comportement mais sur celui de notre alter-ego, prendre de la distance émotionnellement.

Du fait de ses obligations familiales la séance allait être courte, c’est dommage, un interrogatoire sur tout un week-end à son charme. Il fallait donc qu’elle soit intense, épuisante, ce qui n’était pas un problème j’aime ce genre de défouloir. C’est une façon de se changer les idées.

Dans ce type de situation il est cependant facile de passer à côté de la cible, de rater ses effets, c’est à double tranchant. Si le duo ne prend pas cela peut rapidement devenir décevant. C’est une situation très stressante de préparer ce genre de jeu et vous ne savez que trop bien comment je réagis au stress …. je planifie chaque détail jusqu’à la perfection à en devenir psychotique.

Une fois cette première phase passée ma deuxième réaction a été d’arrêter de ne penser qu’à moi et d’essayer de mieux comprendre la demande. Un scénario de ce type émane souvent d’un soumis qui n’assume qu’à moitié sa soumission, qui a besoin d’avoir l’impression d’être f o r c é à prendre des coups, qui a honte d’y prendre du plaisir. Cet aspect en lui-même ne me pose pas de problème, par contre cela signifie aussi qu’il va avoir du mal à me parler en détail de ce qu’il recherche et ça j’aime moins. Même si je veux bien accepter qu’il est humiliant de se confesser il faut qu’il assume son statut de soumis. Je suis peut-être trop exigeante à leur demander d’avoir des couilles.

Je suis bien plus conciliante qu’il n’y parait, je m’adapte aux envies pour fidéliser mes soumis. Sans mettre mes désirs de côté je peux les adapter pour qu’ils rentrent dans l’espace que le soumis accepte. Vous pouvez me mettre les restrictions que vous voulez faites-moi confiance pour trouver un moyen de prendre du plaisir dans chaque situation.

Les soumis sont généralement prolixes dans leurs écrits, c’est de l’ironie. Mes consoeurs qui ont déjà demandé à un soumis de tenir un journal intime me comprendront. J’exige d’ailleurs de mon homme qu’il tienne un journal de ce type, je déchire souvent des pages pour le faire recommencer tellement le résultat est médiocre. Il faut trop souvent en arriver aux larmes pour qu’il se décide à transcrire un minimum ses émotions et qu’il aborde les sujets à problème. Les soumis n’ont aucune honte à nous présenter un résumé de 30 lignes pour une journée, comme si nous pouvions en tirer la moindre information utile.

Pour en revenir au sujet, un soumis s’arrête généralement à la surface de son fantasme, s’il va plus loin c’est bon signe c’est qu’il est plus expérimenté au point de pouvoir prendre du recul sur lui-même ce qui est très sain.

Trêve de rêveries, les bons soumis sont aussi rares que les bonnes maitresses et une partie importante de mon rôle est de décrypter, d’analyser chaque mot pour en retirer tout le sens.

Savoir qu’il voulait un scénario d’interrogatoire était bien gentil mais il manquait des informations primordiales. Vous pourriez vous dire au premier abord que c’est un masochiste : « il veut être torturé, il se moque de ce que je peux lui faire tant qu’il y a un safeword ». C’est une mauvaise réaction, c’est la meilleure façon de rater sa session. Je concède que c’est comme ça que mon instinct me dit de réagir parce que c’est comme ça que j’ai envie que l’autre soit. J’ai envie qu’il soit simple mais ce n’est pas le cas. Je ne dois pas me projeter sur lui et au contraire chercher à comprendre ce qu’il veut vraiment. Faire la typologie du soumis et plus particulièrement de son fantasme est une nécessité, une même trame peut renfermer plusieurs branches totalement incompatibles entre elles et je pense que cet exemple est parfait pour la démonstration.

Pour l’instant je n’avais comme information que la surface des choses, c’est un point de départ mais pas assez pour monter un scénario complet. L’étape suivante allait donc être de le questionner pendant la rencontre préalable, j’avais une information primordiale à récupérer : lorsqu’un soumis veut un scénario interrogatoire il faut déterminer s’il est « maso » ou « victime ».

Le « maso » veut prendre des coups et avouer « son crime » quand il est à bout. Il existe une variante dite du cadenas : la clé de la porte est accroché à distance via un cadenas à combinaison, le soumis la connait pas moi. Je dois le faire avouer, sachant qu’il peut très bien me donner de fausses combinaisons pour me mettre en colère. Je vous rassure je garde toujours un double de la clé par sécurité en cas de malaise, une crise cardiaque peut arriver n’importe quand. Que la perspective ne soit pas amusante n’est pas une raison suffisante pour l’occulter, les accidents ça arrive.

Avoir un secret à révéler est une façon de dire stop sans casser le scénario. Il interprète un coupable qui résiste jusqu’à ses limites. Ce scénario se base sur l’endurance et la recherche de l’épreuve de f o r c e . Le soumis « maso » veut se prouver qu’il n’a pas peur de prendre des coups.

La « victime » quant à elle fantasme d’être un innocent aux mains d’une interrogatrice sadique. Ce type de soumis ne recherche pas l’épreuve mais la détresse. Il ne veut pas me résister il veut me subir. Il veut se retrouver attaché sur une chaise, se prenant gifle sur gifle pour le faire avouer le nom de complices qu’il n’a pas. C’est du désespoir, le soumis n’a pas de prise dans le scénario, il n’a aucune façon de « bien se comporter », il ne voit pas de fin possible à son tourment. Le but c’est de mettre en scène l’impuissance, pas de faire mal.

Les deux types sont incompatibles entre eux et pourtant aucun soumis ne pense à nous le préciser. Ils se focalisent sur leurs fantasmes sans prendre conscience que d’autres existent. Les soumis croient souvent que leurs envies sont évidentes pour les autres alors que la plupart du temps nous ne les comprenons pas.

En l’occurrence ce soumis était du deuxième type. Je n’ai rien contre l’un ou l’autre, ça aide certains d’être un innocent dans le scénario et j’y gagne un total contrôle de la situation ce qui n’est pas pour me déplaire. Le côté négatif étant qu’ils sont des soumis difficiles, en apparence ils veulent que j’ai tous les droits mais en réalité je dois rester dans leur fantasme alors qu’ils ne sont pas totalement clair dessus.

À vrai dire je trouve que ce type de scénario n’a pas assez d’échanges, le soumis ne fait essentiellement que subir, il n’y a pas cet aspect interaction, coopération (coercition plutôt) que j’aime tant. J’essaye d’en mettre en ne menottant pas tout le temps ma victime et en la f o r ç a nt à ne pas bouger sous la menace d’une sanction plus forte. J’aime être injuste, t o r t u r e r un innocent m’amuse c’est certain, par contre je préfère quand les soumis sont « coupables ».

Il voulait donc être « la victime » d’une erreur judiciaire, tout un programme. Comme toujours se pose le problème du rythme, j’allais devoir alterner entre des phases calmes et des montées de plus en plus fortes. Il y a toute une mise en scène à mettre en place pour faire craquer, c’est le classique gentil-méchant flic. D’ailleurs c’est sympa d’être à plusieurs dominas pour ce genre de choses, et plusieurs soumis aussi. Entendre dans les pièces à côté les interrogatoires se dérouler puis le verrou de la porte qui s’ouvre. Très excitant rien qu’à y penser.

Sur un plan plus technique l’interrogatoire V i o l ent d’un innocent fait passer le soumis par les mêmes étapes qu’un deuil, n’oubliez pas que la soumission c’est aussi se confronter à tout ce qui nous fait peur pour l’appréhender par l’entrainement. C’est de la psychologie évolutionniste, il y avait un avantage sélectif pour ceux qui ressentait de la satisfaction à se préparer aux événements dramatiques donc cet instinct s’est répliqué de génération en génération. Un soumis qui a intimement peur de perdre le contrôle va vouloir jouer le rôle d’une personne qui justement le perd pour apaiser cette angoisse en se prouvant que ce n’est pas la fin du monde.

Il va passer par les différentes étapes vers l’acceptation de l’échec : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et l’acceptation. Il faut avoir un argumentaire prêt pour chaque type de réaction et attendre le bon moment pour placer certaines répliques choc.

En temps normal je prépare longuement mes séances, je suis perfectionniste ce n’est pas un secret, je veux tout savoir, tout préparer, tout contrôler. Si ce n’est pas contrôlable alors cela ne m’intéresse pas. Je vois une séance comme un champ de bataille.

Avec ce soumis j’avais une autre raison qui me faisait me préparer longuement. Je ne cache pas que j’aime les hommes musclés, j’aime voir de jolis corps nus, question de confort visuel évidemment, d’ailleurs je f o r c e mes soumis à faire du sport voire de la musculation pour ma propre satisfaction. C’est un vrai contraste avec moi qui suis un poids plume. J’aime les « vrais hommes », ceux qui sont balèzes, ceux qui auraient la capacité de me tenir tête. J’ai d’autant plus de plaisir à les mater, à les voir ramper à mes pieds, à savoir que je suis leur point faible. Le triomphe de la femme sur la b r u t a l i t é .

Avec lui j’étais donc un peu intimidé je dois le reconnaitre, ce n’est pas facile d’avoir le dessus quand la personne en face de vous fait deux fois votre poids (et encore je suis gentille). Quand vous avez l’impression que l’autre peut vous arracher la tête d’une gifle (même si c’est l’inverse qui se produit).

Être dans le rôle du dominant alors que physiquement je n’ai pas l’ascendant n’est pas une chose aisée, ce n’est pas impossible heureusement, être dominatrice ce n’est pas qu’hurler sur nos victimes, c’est de l’ascendant psychologique avant tout. Je compense mon manque d’intimidation physique en préparant soigneusement mes séances.

D’ailleurs petit saut en avant pour arriver directement à la séance, je dois vous endormir avec mes préparatifs que j’avais annoncés sauter

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